La MJC est un lieu de rencontres, d’échanges, de pratique d’activités culturelles et de loisirs. Bien que prioritairement orientée vers la jeunesse de la ville, toutes les générations s’y côtoient.

Les principes de fonctionnement s’inspirent de ceux de l’Éducation populaire : non pas simple organisme distributeur de services, la MJC est une association pour laquelle chaque adhérent doit se sentir concerné et responsable. Lieu à l’écoute des débats qui traversent notre société, la MJC n’est pas un mouvement. Elle est avant tout laïque, ouverte à tous dans le respect des opinions et croyances de chacun.

Des moyens adaptés ?

Certains pourront penser que nous « radotons » en exigeant plus de moyens financiers, humains et matériels pour que notre structure puisse fonctionner plus normalement et mieux répondre aux besoins d’activités sociales, culturelles et ludiques.

Cette crise interminable dont il va bien falloir sortir n’en finit pas de perturber le fonctionnement de la MJC. Après une première saison (2019-2020) largement amputée, celle de 2020-2021 n’aura eu que deux mois d’existence et le démarrage de cette nouvelle saison pourrait bien connaître quelques difficultés.

Il est à craindre que le monde d’après ne soit pas plus favorable à notre secteur d’activité que le précédent. Le monde associatif reste à l’écart du plan de relance. Pour notre association, le recours à l’indemnisation de l’activité partielle aura permis de maintenir la rémunération de nos animateurs d’activités et de limiter notre déficit.

Les relations avec la mairie continuent à être particulièrement fraîches. Notre demande de subvention pour l’année 2021 s’est vu opposer un « votre projet est intéressant mais la mairie n’a pas les moyens financiers d’y répondre ». Prometteur. Et quand un conseiller municipal de l’opposition se permet de demander pourquoi la MJC n’a pas de subvention, il s’entend répondre que la trésorerie de la MJC est suffisante pour dispenser la municipalité du versement de toute subvention. Quadrature du cercle, nous avons vendus nos actifs en 2016 parce qu’il n’y avait plus de subventions de la ville et nous ne sommes plus subventionnés parce que nous avons un fonds associatif substantiel.

Cette pandémie aura mis entre parenthèses les projets néfastes de substitution du subventionnement publique des associations par des financements privés d’entreprises. Mais ce genre d’idée lumineuse n’est jamais enterrée bien loin.

Il faut rappeler avec force que les activités socioculturelles et socioéducatives ne sont pas des activités marchandes et n’ont pas à être livrées en pâture à des financements aléatoires privés.

L’an dernier une organisation syndicale des personnels des MJC réaffirmait en s’adressant au Président de la république qu’il fallait :

- Arrêter immédiatement les logiques libérales qui commercialiseraient le secteur associatif et conduiraient aux mêmes catastrophes que celles que connaît l’hôpital public.

- Créer un fonds d’urgence immédiat, abondé par l’État, de relance des associations et des collectivités territoriales, au même titre que pour les entreprises.

- Arrêter de taxer les associations sur les salaires et par la TVA sur le matériel associatif, ce qui nous asphyxie encore plus.

Aucune réponse, bien sûr. Le « quoi qu’il en coûte » n’est plus au programme.

Par contre, la fédération française des MJC a été mise en liquidation judiciaire au début de cette année, dans l’indifférence générale. Le virus qui contamine l’éducation populaire n’a pour le moment pas trouvé son vaccin.

À l’instar des milliers d’Argenteuillais qui ont fréquenté la MJC depuis 70 ans, repartons pour une nouvelle saison et démontrons que nous devons quand même servir (un peu) à quelque chose…